Kylie Minogue est à l’honneur dans le magazine français Gala cette semaine, avec trois pages consacrée à elle. Dans une interview réalisée à Bercy avant son concert, Kylie est revenue sur sa tournée, ses amours et son cancer.

“J’ai eu mon lot de déboires”

Entre deux dates de son Kiss Me Once Tour, la minivamp australienne s’est confiée sur les hommes, la France et ses multiples résurrections. Show devant !

Elle est chaleureuse. Ceux qui la connaissent disent qu’elle est l’exception qui confirme la règle. Dans un showbiz encombré de divas aux ego surdimentionnées, elle tranche par sa simplicité souveraine. Fidèle à ses amis, clairvoyante, elle sait s’entourer. Et une armée de fans la suit dans ses concert. Comme lors de son show à Bercy, à Paris, le 15 novembre dernier. Rendez-vous privilégié dans les coulisses de sa tournée mondiale. Un privilège.

GALA : Vous voici sur les routes avec le Kiss Me Once Tour, spectacle plus modeste que les précédents… Les effets de la crise ?

KM : C’est un choix. Dans ma tournée précédente, Aphrodite, il y avait une tonalité extravagante, façon Las Vegas. J’avais mis au point une grande machine avec des références mythologiques. Cette fois, j’ai abandonné la technologie, mais je garde la performance. A priori, c’est le meilleur. Et ça me plait. Je prends davantage de plaisir.

GALA : Est-on encore nerveux avant de monter sur scène, quand on a plus de vingt-cinq ans d’expérience ?

KM : Oui et non. En fait, je n’ai pas le loisir d’avoir le trac, j’ai le sentiment que le temps file à toute allure. Les dates se succèdent et moi, je plonge dans une sorte de routine qui me permet d’assurer le job. A un moment, je sais juste que quelqu’un me dit : “Hey, tu dois entrer en scène!”… Et j’y vais sans me poser de questions.

GALA : Ca doit être épuisant non ?

KM : Absolument, c’est pour ça que je me ménage. Je ne vois rien des villes où je passe. Je suis en tournée, pas en vacances. Je m’alimente sainement, le soir, je dors, je ne sors pas. Et si j’ai un jour de libre, il n’est pas rare que je ne quitte pas mon hôtel. Bref, hors scène, je suis d’un ennui qu’on n’imagine pas… (Rires)

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GALA : Constatez-vous une évolution dans le métier de stars si l’on peut dire, ces dernières années ?

KM : Oui, les réseaux sociaux ont changé la communication. Aujourd’hui, on peut faire une mise au point immédiate en 140 signes via Twitter. Je trouve que c’est une avancée positive.

GALA : Vous avez un papa comptable et on dit que vous avez fait des placements immobiliers judicieux (sa fortune est estimée à 275 millions d’euros). Vous pourriez décider de vous retirer…

KM : C’est vrai. J’ai hérité du bon sens de mon père et je lui dois beaucoup, parce que je suis à l’abri des aléas financiers. L’argent et moi, c’est une affaire raisonnable. Je ne dépense pas énormément. Je me lâche juste sur les billets d’avion. Mais la retraite, c’est hors de question parce que quand je chante face au public, il ne s’agit pas de business mais de passion.

GALA : Quel autre univers que la musique vous attirerait ?

KM : J’ai adoré mon expérience d’actrice avec Leos Carax dans Holy Motors. En ce moment, je regarde les films de Jacques Demy et d’Agnes Varda. Je me verrais bien travailler avec des réalisateurs français.

GALA : Que pouvez-vous bien trouver de si spécial à la France pour avoir eu deux boyfriends français (le photographe Stéphane Sednaoui et l’acteur Olivier Martinez) ?

KM : Je suppose que je suis comme tous les étrangers, je trouve Paris très romantique. Et j’aime le côté épicurien des hommes français.

GALA : Vous ne trouvez pas que nous sommes des râleurs ?

KM : Si, bien sûr. Mais vous savez aussi être charmants. Il suffit de posséder les codes. Au début, je disais bonjour et souriais à tout le monde. Et puis j’ai compris que je passais pour une niaise. Donc j’ai appris à me renfrogner et c’est ensuite, quand la glace se brise, que les festivités commencent. Désormais, j’explique ça à mes copines australiennes qui viennent en France : surtout ne souriez pas ! (Rires)

GALA : En amour, on a le sentiment que vous êtes attirée par des playboys. Dernièrement le mannequin Andrés Velencoso, dont vous êtes séparée et plus récemment André Balazc avec qui vous vous êtes affichée…

KM : André n’est qu’un ami. Et j’ai peut-être connu de beaux garçons, mais ca ne suffit pas pour moi. J’aime qu’on me fasse rire et qu’on soit intelligent. Le charisme, c’est surtout ça qui fait la différence.

GALA : Officiellement, vous êtes donc célibataire. A quarante-six ans, vous arrive-t-il d’envisager l’adoption ?

KM : Je n’ai pas envie de parler de ça. J’envisage surtout de rencontrer un homme avec lequel fonder une famille. Elle ne sera peut-être pas construite selon le schéma classique, mais j’espère en avoir une.

GALA : Vous êtes une sorte d’icône glamour, vous devez intimider les hommes. Y a-t-il des moments où vous laissez tomber votre sophistication ?

KM : Vous devriez me voir traîner en frusques chez mes parents, quand je rentre chez eux, en Australie. Même si j’aime la sophistication, je l’abandonne volontiers. Et je suis certaine qu’Elizabeth Taylor ou Marilyn Monroe faisaient pareil. Il y a un moment où un amoureux me croise sans make-up et ca me va. Le glamour, c’est tout un travail que l’on ne peut pas accomplir chaque jour. Même si en ce moment je craque pour un look Givenchy vintage avec un cardigan Tsumori Chisato et des escarpins Dolce & Gabbana, vous me croiserez plutôt en jean et tee-shirt. Je ne suis pas une poupée.

GALA : Depuis votre combat contre le cancer, qui a été soignée en France, on a le sentiment que vous êtes une sorte d’héroïne du show-business, un exemple mondial de résilience…

KM : D’abord, j’ai été soignée autant en Australie qu’en France, ensuite j’ai eu mon lot de déboires. Je ne suis pas une icône intouchable. A mes débuts, c’était très hard. Je venais de l’univers du soap et je passais pour une minette inconsistante. J’ai dû me battre contre ces idées reçues.

GALA : Vous avez néanmoins réussi de nombreux come-back spectaculaires…

KM : C’est jute. Ok je suis petite, mais je suis déterminée. Mon père disait que quand j’avais cinq ans et qu’il m’emmenait au poney, je ne rêvais que d’une chose, c’était de monter sur le plus grand cheval. Eh bien, ça n’a jamais changé.



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