Kylie Minogue a été interviewé par le site web Charts In France lors de son passage récent à Paris. Découvrez l’intégralité de cette interview ci-dessous, où elle parle de son album, de The Voice, des lois contre les homosexuels ou encore de Miley Cyrus et Rihanna.

Vous venez d’être signée en management chez Roc Nation. Ça change quoi pour vous ?
Après 25 ans de carrière, j’avais envie de changer, je ne savais plus quoi faire, j’étais perdue. Je pense que le moment était venu de démarrer une nouvelle ère et j’ai donc pris la décision de travailler avec de nouvelles personnes. Vous avez dû lire l’histoire dans la presse…

[Elle a a mis un terme à sa relation professionnelle avec le manager Terry Blamey, ndlr]. Ils ont vraiment réussi à me comprendre, apporter un nouveau souffle à ma carrière et me donner une nouvelle exposition grâce à leur savoir-faire.

Notamment aux Etats-Unis ?
Disons plutôt que Roc Nation travaille avec moi, évidemment aux Etats-Unis, mais aussi à une échelle internationale pour développer ma promotion un peu partout. Ils m’ont permis de travailler avec de nouveaux producteurs, de rencontrer de nouveaux artistes, je suis très contente du résultat !

Après 25 ans de carrière, comment fait-on pour se renouveler et pour savoir ce que l’on veut faire ?
C’est tout l’enjeu ! En fait, je voulais faire un album avec beaucoup de spontanéité, un album qui part un peu dans tous les sens, avec beaucoup d’idées, d’énergie, de fraîcheur, quelque chose d’explosif mais qui me correspond aussi évidemment. Je voulais éviter d’être enfermée dans un concept, j’avais envie de respirer et de laisser libre-court à mes envies. Je suis très heureuse d’avoir accompli ça sur ce projet.

Il y a quelque chose de très sexuel dans le disque avec plusieurs titres qui mentionnent le mot “sex”. On peut dire que c’est un album “sexuel” ?
(Rires) Vous me connaissez, c’est vrai que tous mes disques ont tous une atmosphère un peu comme ça mais tout n’est pas tourné vers le sexe ! D’ailleurs, “Sexy Love” est plus “cute”, que vraiment sexy. Mais, j’admets que “Sexercise” et “Les Sex” sont “hot”. Cette chanson, c’est juste un truc français avec un jeu de mots. J’ai vérifié auprès de mes amis français que ça n’avait rien de déplacé ! (Rires)

Il y a toujours eu quelque chose de très sexy dans votre univers visuel avec de la nudité comme sur la pochette de “Into The Blue” qui a été censurée dans certains pays, mais ce n’est jamais vulgaire. Comment faites-vous pour ne jamais franchir la frontière ?
Oh c’est gentil, j’apprécie ! Ça me fait vraiment plaisir parce que c’est ce que je suis. Il n’y a pas de triche, ça n’est pas calculé. Par exemple, pour le clip de “Into The Blue”, on a vraiment voulu faire quelque chose de chic et sensuel. Mais il y aura toujours quelqu’un pour trouver ça too much. Vous savez, on m’a déjà fait des reproches sur ce sujet, notamment à l’époque de “Spinning Around”…

Oui, mais il y avait beaucoup d’humour et d’autodérision…
C’est vrai, c’est peut être ça la différence !

C’est difficile d’exister artistiquement aujourd’hui pour une femme au milieu de toute cette provocation ?
Je vous répondrai plus tard, en fonction du succès de l’album. Après, on en fait tout un battage mais cette question on me la posait déjà dans les années 80 et 90, et je suis sûre que les gens étaient déjà choqués dans les 60’s. Évidemment, ce n’était pas aussi intense et les comportements n’étaient pas aussi explicites… Mais le sexe a toujours fait partie intégrante de la musique pop et c’est encore plus important pour le rock.

Pharrell a produit une chanson sur votre album, comment s’est-il approprié votre style très pop ?
Mais Pharrell est très pop ! Vous connaissez sûrement l’histoire du morceau… Ce jour là, je pleurais, j’étais vraiment très triste, malheureuse. Sale journée. Je n’avais pas envie. Et puis, Pharrell m’a fait écouter les titres, et petit à petit je me suis sentie mieux, j’ai tout de suite su que c’était ces titres-là que je voulais, un coup de coeur. Un morceau qui fait du bien, qui m’aide à aller mieux ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il s’appelle comme ça : “J’allais tout annuler”. C’est dans cette logique que j’ai fait l’album. J’ai vraiment adoré ce son pop avec les touches de funk et d’électro, dont lui seul à le secret.

Le paysage pop est plutôt terne en ce moment, Britney Spars, Katy Perry ou Lady GaGa ont moins de succès qu’avant dans les charts. Comment vous expliquez ça ?
Parce que Rihanna et Miley on pris la place ! (Rires) Plus sérieusement, il y a seulement dix places dans le top 10 ! C’est aussi simple que ça. Il n’y a pas de place pour tout le monde. Après, vous savez, c’est très dur d’avoir été aussi haut, aussi rapidement. Les gens ne réalisent pas que c’est déjà un exploit pour des artistes d’accomplir tout ça en si peu de temps, de faire des tournées, de classer des titres et des albums très haut dans les classements. Et c’est normal qu’après avoir connu des succès aussi fulgurants, ça retombe un peu ensuite, je suis bien placée pour le savoir. Ça n’a rien de grave ou d’inquiétant, cela correspond juste à des carrières qui évoluent et se construisent.

Que pensez-vous des lois anti-gays en Russie ?
J’ai du mal personnellement à accepter toute forme de restriction. Bien sûr, il y a toujours des gens pour me dire ce que je dois faire, me conseiller, mais j’ai le choix d’accepter ou pas. Ça va à l’encontre de ce que je suis de tolérer toute notion de dictature et d’interdiction, et la liberté d’être ce qu’on est a toujours été quelque chose de naturel pour moi. Ce que je constate, c’est qu’il y a eu des progrès énormes au niveau des droits et de l’acceptation des gays dans beaucoup de pays. Mais je suis extrêmement attristée de voir que c’est en régression et qu’on revient en arrière, comme en Russie par exemple. Après, au niveau de la population ce n’est pas juste non plus, il y a des personnes qui soutiennent les droits des gays dans ce pays. Aujourd’hui, tout le monde critique la Russie en bloc alors qu’une partie de la population ne pense pas comme ça.

Pourriez-vous, malgré cela, aller en Russie, à des cérémonies pour les Jeux Olympiques par exemple ?
Depuis que la loi est passée je n’y suis pas retournée. J’ai eu des propositions mais je les ai refusées. [comme Cher, NDLR]

Vous allez participer à The Voice en France, ça c’est fait comment ?
Oui, je suis co-coach avec MIKA. C’est une personne vraiment adorable, comme vous devez le voir à la télévision chaque samedi soir, et je l’appréciais déjà avant. Il est très talentueux et très sympathique. Donc j’ai accepté de le faire avec lui et aussi car je fais partie de la “The Voice Family”, je suis dans le jury de l’émission au Royaume-Uni, et je ne pouvais pas refuser ! D’ailleurs, j’adore les passerelles “internationales” que cela permet, comme ma participation à la version française. L’expérience était vraiment très intéressante, même si parfois un peu frustrante : j’ai essayé de communiquer autant que possible en français, mais je ne parle pas assez bien pour faire passer ce que je voulais dire et m’exprimer de façon aussi fluide que je l’aurai voulu…


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